DERNIERE JOURNEE DE SOUTENANCES : VOICI LE BILAN

par S. WAONGO
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Ce sont neuf (09) élèves commissaires de police qui ont défendu leurs mémoires de fin de cycle ce jeudi 14 juin 2018, dernier jour des sessions 2018 de soutenance à l’Académie de Police. En plus des notes, nous vous proposons de lire quelques résumés de ces sessions que voici.

THEME 1 : « Traitement médiatique des informations liées aux attaques terroristes au Burkina Faso, de janvier 2015 à nos jours » soutenu par l’élève commissaire KORO Baba et sanctionné par la note de 16/20 avec mention Très Bien

Depuis le 04 avril 2015, le Burkina Faso est en proie à des multiples attaques terroristes occasionnant de nombreuses pertes en vies humaines, des blessés graves et des dégâts matériels très importants. Le traitement médiatique des informations y relatives intéresse à plus d’un titre la police nationale en tant que structure technique en charge de la protection des personnes et des biens dans la cité. En effet, à travers cette étude, nous entendons jeter un regard critique sur la qualité du traitement des informations par les médias lors des attaques terroristes. Il ressort de l’étude que ce traitement comporte beaucoup de manquements à l’éthique et à la déontologie du journalisme. Ces insuffisances sont principalement dues à la méconnaissance du phénomène et à la recherche de l’audience, avec ses lourdes conséquences sur le bien être socio-économique.

Au regard de l’ampleur des impacts de ces atteintes, nous avons terminé notre réflexion par des suggestions à l’endroit des différents acteurs pour un meilleur traitement médiatique des informations sécuritaires au Burkina Faso. Il s’agit de : la spécialisation des journalistes sur les questions sécuritaires en général et sur le terrorisme en particulier, la sensibilisation des professionnels des médias sur les questions du secret de la défense nationale et du secret militaire et la mise en place effective des délégations régionales du CSC et la dynamisation de l’OBM pour garantir le meilleur suivi des informations circulant dans les quatre coins du Burkina Faso

THEME 2 : « Enjeux de la création du poste d’attaché de sécurité intérieure dans les ambassades du Burkina Faso à l’étranger » soutenu par l’élève commissaire ILBOUDO Z. Claude. Elysée et sanctionné par la note de 16/20 avec mention Très Bien

Le Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre les défis et menaces sécuritaire bénéficie du soutien et l’accompagnement de plusieurs pays amis notamment la France, les Etats-Unis, la Chine Taiwan, l’Egypte et biens autres. Il accueille également sur son sol des attachés de sécurité intérieure d’autres pays. Cependant, force est de constater que sur l’existence de 36 ambassades du Burkina Faso, le poste d’attaché de sécurité intérieure n’est pas encore ouvert.

Vu l’importance et la nécessité d’un tel poste dans les ambassades du Burkina Faso à l’étranger, nous suggérons de renforcer les capacités opérationnelles de la Direction de la Coopération Internationale (DCI) et ouvrir le poste d’attaché de sécurité intérieure dans les ambassades du Burkina Faso à l’étranger en y nommant des cadres de Police.

THEME 3 : « Enjeux de la création du syndicat de la police nationale » soutenu par l’élève commissaire KABRE Salam et sanctionné par la note de 17/20 avec mention Excellente

Le syndicat de la Police Nationale joue un rôle dans la promotion et la défense des intérêts matériels et moraux des policiers dans le respect de la déontologie policière mais aussi à travers un bon partenariat avec la hiérarchie policière et les autorités politiques. La création de ce syndicat comporte des opportunités et des risques au regard du rôle et de la place de cette nouvelle structure au sein d’un corps dont les valeurs cardinales sont fondées sur la discipline et la loyauté. Alors, comment concilier syndicalisme et exigences du métier de policier ?

Pour parvenir à une parfaite conciliation, un certain nombre de recommandations ont été formulées. A l’endroit du bureau national du syndicat de la Police et des policiers membres, il est impératif de s’approprier les droits et devoirs en matière syndicale, respecter la déontologie policière et sanctionner les membres fautifs. En ce qui concerne la hiérarchie policière et des autorités gouvernementales, il serait judicieux d’instaurer des rencontres périodiques avec le syndicat et prendre en compte les recommandations et préoccupations posées.

THEME 4 : « Etude comparative des dispositifs de lutte contre la cybercriminalité : cas du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire » soutenu par l’élève commissaire LOFO Abdoul-Karim et sanctionné par la note de 16/20 avec mention Très Bien ;

Le réseau internet a permis la naissance de plusieurs réseaux sociaux qui sont de plus en plus des espaces familiers des burkinabé. Cependant, cela les expose du coup aux cybercriminels qui utilisent les outils et la virtualité des TIC comme des moyens de commission des infractions. Aussi, peut-on constater que le Burkina Faso est aujourd’hui une destination privilégiée des cybercriminels en provenance de la Côte d’Ivoire. Cette migration peut se justifier par la répression de la cybercriminalité qui est beaucoup plus sévère du côté ivoirien qu’au Burkina Faso d’où la nécessité d’une analyse du dispositif burkinabé à la lumière du dispositif ivoirien afin d’aboutir à un meilleur dispositif de répression de cette nouvelle forme de criminalité.

Cette étude comparative des dispositifs de lutte nous a permis de déceler certaines failles qui nécessitent des solutions palliatives. Du côté ivoirien, il faudrait promouvoir une “cyber-police de proximité“ au regard de l’ampleur social de cette criminalité d’une part et apporter une amélioration de la qualité de la ressource humaine en charge de cette criminalité. S’agissant du Burkina, il faut nécessairement une législation traitant spécifiquement de la cybercriminalité afin de mieux organiser la répression de cette criminalité. Ensuite, nous suggérons la création d’une nouvelle unité qui sera en charge de la lutte contre la cybercriminalité. Enfin, il faudra faire de la sensibilisation une arme efficace de lutte. Par ailleurs, le renforcement de la collaboration des deux Etats dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité sera salutaire.

A l’instar de ces soutenances, d’autres ont eu lieu. Il s’agit de :

     -  « Gestion des indicateurs en enquête de police judiciaire au Burkina Faso. » soutenu par l’élève commissaire LOYARA Calixte et sanctionné par la note de 17/20 avec mention Excellente ;

     - « Le travail des enfants sur les sites d’orpaillage : cas de la province du Bam. » soutenu par l’élève commissaire GUIGMA Abdoulaye et sanctionné par la note de 15,5/20 avec mention Bien ;

    -  « Menaces terroristes et sécurisation du transport ferroviaire. » soutenu par l’élève commissaire OUEDRAOGO Arouna et sanctionné par la note de 14,5/20 avec mention Bien ;

     -  « Analyse du système de gestion du matériel roulant de la Police Nationale : quelles solutions pour une meilleure opérationnalisation. » soutenu par l’élève commissaire KOLOGO Issa et sanctionné par la note de 16/20 avec mention Très Bien ;

     -  « Analyse de la criminalité à partir des statistiques de police : cas de la région du Centre » soutenu par l’élève commissaire ZABRE Mahamadou et sanctionné par la note de 16/20 avec mention Très Bien.